Je reviendrai une autre fois sur les mystères de l'édition française, préférant parler ici du beau livre de Mary Austin,
non traduit. J'ai acheté l'édition Penguin Nature Classics sur Price Minister, pour ne pas le nommer. Issu du courant Nature writing, The land of little rain est une ode au désert américain, et
plus précisément cette zone située entre la Vallée de la Mort et la Sierra ; Mary Austin appelait ces lieux "the country of lost borders". Désert, le mot est bien mal choisi pour nommer cette
nature sauvage et inhospitalière à l'homme. Les plantes y poussent, des arbres et des animaux y vivent également, ceux qui savent s'adapter à un milieu aride et sec. La vie fourmille en ces lieux
que foulèrent les Indiens, Shoshones entre autres, il suffit de savoir regarder.
A travers son récit, Mary Austin devient la chroniqueuse de la vie dans le désert, chante la beauté du monde minéral, et révèle ses innombrables trésors.
Pour moi qui ne suis pas une véritable bilingue, la lecture s'est révélée un peu ardue mais j'ai trouvé ma récompense au fil des pages, savourant la richesse du vocabulaire et la dimension
poétique du récit. La faune sauvage et les Amérindiens y tiennent une place importante, et j'ai particulièrement aimé ce beau mélange (essayez de lire certains passages à haute voix, le texte est
mélodieux...) de l'anglais et de tous ces noms espagnols.
Un très beau livre qui me tient particulièrement à coeur car c'est grâce à Yves Berger que je l'ai découvert, l'auteur du très beau "attrapeur d'ombres".
"Nothing the desret produces espresses it better than the unhappy growth of the tree yuccas.
Tormented, thin forests of it stalk drearily in the high mesas, particularly in that trinagular slip that fans out eastwaerd from the meeting of the Sierras and coastwise hills where the first
swings across the southern end of the San Joaquim Valley. The yucca bristles with bayonet-pointed leaves, dull green, growing shaggy with age, tipped with panicles of fetid, greenish
bloom."
Je m'interroge une fois de plus sur les mystères de l'édition. On trouve traduit en notre langue, et entre autres ouvrages, deux livres majeurs du
Nature writing, "un été dans la Sierra" de John Muir et "désert solitaire" d'Edward Abbey. Pourquoi pas Mary Austin ?
Traduit également le livre de Richard Nelson "l'île l'océan et les tempêtes". Je l'ai bien aimé, mais pour moi, il est loin de valoir "the land of
litlle rain". Quelle est la raison de cet oubli ? Qui aura envie de réparer cette injustice ?
Ajout du 11 mars 2011 : et bien la traduction française existe enfin. Elle est parue en janvier 2011 aux éditions Le mot et le reste : Mary Austin, le pays des petites pluies, traduction François Specq.
Un autre billet bien plus complet d'un blog à visiter absolument, Lettres américaines,
ici.
commentaires
Lettresus 10/03/2012 17:04
Lettresus 05/03/2012 13:35
Folfaerie 06/03/2012 20:21
Lettresus 04/03/2012 18:53
Folfaerie 05/03/2012 11:30
petitsachem 02/06/2008 22:11
Folfaerie 03/06/2008 12:52