Je me suis lancée dans la relecture cet été du cycle complet de Cooper pour en faire une chronique, mais cela m'a pris plus de temps que
prévu. Le plus célèbre roman de ce cycle est bien évidemment le Dernier des Mohicans dont on peut trouver d'innombrables éditions, intégrales ou abrégées (ce n'est pas Grand Sachem la Brocante qui me contredira, c'est le spécialiste du Dernier des Mohicans...) et qui a été adapté plusieurs fois au cinéma, la
dernière version et la plus belle étant celle de Michael Mann avec Daniel Day Lewis.
Le cycle se compose de 5 romans qui ont été écrits dans le désordre, Cooper souhaitant prolonger les aventures de son héros. Chronologiquement, ils doivent être lus dans cet ordre : le tueur de
daims, le dernier des Mohicans, le lac Ontario, les Pionniers et la Prairie (le plus réussi et le plus poignant).
James Fenimore Cooper était un écrivain populaire du XIXème siècle, considéré comme le père du roman
moderne.
Le cycle a pour cadre l'Amérique du Nord et les luttes franco-anglaises. Chaque camp était aidé par des nations
Indiennes. Le héros de cette saga est un trappeur-pisteur élevé par les Indiens, et connu sous plusieurs noms : Natty Bumppo, Deerslayer, Oeil de Faucon, Pathfinder... Il est l'archétype du Blanc
qui a décidé de vivre loin de la civilisation, dans une nature encore vierge et sauvage, avec ses amis Indiens et surtout Chingachgook, le Mohican. Ses ennemis sont surtout les Mingos, alliés des
Francais et donc possédant d'innombrables défauts. Chacun des romans possède une intrigue plutôt simple, des voyageurs à guider et ramener à bon port, des demoiselles à sauver (les demoiselles en
question étant justes présentes pour servir de prétexte à une traversée périlleuse de ces contrées sauvages...). La série comporte des
défauts propres aux romans populaires de cette époque : des rebondissements parfois improbables, des contradictions d'un roman à l'autre, des caractères assez sommaires. Mais l'intérêt réside
ailleurs ; Il faut se rappeler que Cooper a écrit à une époque où les autochtones n'étaient pas à la mode. A travers son personnage principal, ses jugements sur les Amérindiens sont extrêmement
nuancés. Si la noblesse est du côté des Indiens alliés aux Anglais, leurs ennemis de toujours sont
pourtant considérés d'un oeil plus favorable quand certains Blancs entrent en scène, car alors, ces derniers dépassent en fourberie et avidité les Peaux-Rouges. L'histoire de Natty n'est rien
d'autre qu'une fuite et un désenchantement.
Le trappeur assiste, résigné et impuissant, à la fin d'un monde. Les Blancs s'enfoncent toujours davantage dans les terres sauvages, et cette colonisation n'amène
jamais rien de bon aux Indiens comme aux hommes libres.
Cooper fait renaître avec nostalgie une Amérique grandiose où la nature est reine et que lui-même a connu et vu disparaître. Il s'attache également à dépeindre cette catégorie de Blancs qu'il détestait, ces donneurs de leçon, ces colons rapaces qui
désiraient tout s'approprier, tout faire plier devant eux. Le rouleau compresseur de la Civilisation...
Enfin, on lui doit certainement la naissance de la littérature Western et le mythe de l'Ouest sauvage qu'allait s'approprier
une autre génération d'écrivains américains, et qui a nourri l'imaginaire d'un grand nombre d'Européens.
commentaires
Grand-sachem-la-Brocante 19/10/2009 19:53
Folfaerie 19/10/2009 21:42
grande pirogue 16/10/2009 01:23