Merci à Blog O Book
et aux éditions Folio pour cette lecture dans le cadre d'un partenariat. Il y a quelques temps déjà que j'avais envie de lire Thomas le
Rimeur du même écrivain (mais ma bibliothèque municipale ne l'a pas en rayon...) aussi ai-je été intéressée à l'annonce de ce partenariat pour un titre différent. D'abord pour faire connaissance
avec l'auteur, ensuite car la couverture est très belle (bravo Alain Brion - c'est l'illustrateur), et puis à cause de cette petite phrase de présentation "À la pointe de l’épée rend un
hommage savoureux au roman d’aventures mâtiné de mélodrame, aux grands récits de cape et d’épée tels le Prisonnier de Zenda d’Anthony Hope et ceux d’Alexandre Dumas. C’est aussi une œuvre forte,
profondément dérangeante, sur la nature de la réalité et la moralité de la violence." O ciel, Dumas et Hope en guise de référence, quel bonheur, et en plus dans un roman de cape et d'épée
fantasy. Hélas, je flottais très haut, portée par mon enthousiasme, la chute fut d'autant plus rude...
D'abord, pourquoi avoir classé ce roman en catégorie SF/fantasy ? Il n'en possède aucun ingrédient, la seule astuce est d'avoir situé l'intrigue dans un pays imaginaire et à une époque
indéterminée. Cela aurait pu être le Londres crapuleux du XVIIème siècle par exemple...
Evidemment c'est un cape et d'épée puisque la plupart des protagonistes portent des épées en guise de décoration (la noblesse), tandis que d'autres embrochent à tout va (la plèbe, les bretteurs
quoi...). Certains portent des capes, c'est vrai. Et à part ça ? Je dirai que c'est le seul point commun avec les oeuvres de Dumas ou Hope.
Les personnages sont très caricaturaux : les nobles, caractérisés par cette morgue nonchalante, sont retors, lascifs et langoureux, richement habillés, toujours à comploter et intriguer. Ils
habitent là-haut sur la colline. Les autres, la plèbe, les bretteurs, les voleurs et prostituées habitent en bas (logique) aux Bords d'Eau. Les uns ont besoin des autres, un certain équilibre
règne entre ces deux classes. On y circule à pied ou en carrosse selon sa condition.
Vient ensuite la présentation du protagoniste principal, le plus redouté des bretteurs, Richard Saint-Vière, qui, entre exercices d'assouplissement et duels sur commande, vit une histoire
d'amour tordue avec son jeune amant, Alec. Ce dernier est aussi caricatural dans son genre : l'étudiant fauché aux cheveux longs (dont on subodore très vite que bien qu'il vive dans les
bas-fonds, il est d'illustre naissance) tourmenté, suicidaire, capricieux... un rebelle quoi. Saint-Vière loue ses talents aux nobles désireux de vider leurs querelles ou de compromettre un de
leurs pairs.
Autour du couple infernal, une galerie de personnages à peine esquissés, les habituels portraits de prostituées et pickpockets.
Retour à la noblesse, celle qui intrigue à qui mieux mieux. Ah la belle duchesse Tremontaine, le perfide Lord Ferris, le sage Lord Halliday, l'écervelé et galant Godwin, et le sot mais sensuel
Horn... Aucun pour rattraper l'autre ! Ils sont là pour jouer leur rôle, mais ne possèdent aucune réelle profondeur.
Oui, oui, il y a bien des intrigues à la fois amoureuses et politiques, la vieille rengaine du sexe et du pouvoir, mais le tout est assez confus et l'intrigue principale est tout de même très
mince. Tout repose sur Saint-Vière qui doit décider s'il doit donner suite ou non à certaines missions bien rétribuées mais un peu délicates, sans compter une vengeance personnelle.
Les dialogues en particulier m'ont parus très plats. Mais le texte est
soigné même si de petites maladresses (vocabulaire et tournures de phrases) m'ont parfois gênée (dues à la traduction peut-être ?).
Alors que dire ? Le roman laisse un sentiment d'inachevé, un peu comme si l'auteur avait voulu se faire la main avec son premier cape et d'épée. La lecture n'en est pas ennuyeuse à ce point
(quoique...) mais j'ai suivi les quelques péripéties avec indifférence (d'autant plus qu'aucun des personnages ne m'a été sympathique). Je dis "quelques" car le roman met très longtemps à
atteindre sa vitesse de croisière; En fait, j'ai commencé à apprécier réellement ma lecture à la page 309 !!! Je suis certaine que ce livre va plaire au plus grand nombre, mais avec moi, la magie
n'a pas opéré, tant pis. En fait ça manque totalement de panache !
Je reconnais bien volontiers que je suis très exigeante avec certains genres littéraires, le cape et d'épée entre autres. A ceux qui veulent s'y frotter, sans passer par les grands classiques, je
conseille d'aller lire le très bon Maître d'escrime d'Arturo Perez-Reverte ou mieux, la série des Alatriste.
commentaires
El JC 25/04/2010 22:26
silvi 09/04/2010 08:08
Folfaerie 10/04/2010 13:40
Orkan Von Deck 05/04/2010 09:32
gwenaelle 02/04/2010 22:45
gwenaelle 02/04/2010 13:15
Folfaerie 02/04/2010 17:43
Véro 30/03/2010 17:30
Folfaerie 30/03/2010 21:45
Véro 29/03/2010 22:00
Folfaerie 30/03/2010 11:57
Nadège 29/03/2010 17:45
Folfaerie 30/03/2010 11:56
Brunissende 29/03/2010 11:11
Folfaerie 29/03/2010 12:19
jerome 29/03/2010 10:59
Folfaerie 29/03/2010 12:16