Voilà un grand classique de la Fantasy, écrit en 1968. Cette licorne a d'ailleurs été adaptée sous forme de dessin animé en 1982. Et j'ai été bien contente quand Denoël a choisi de publier La dernière licorne, j'ai acheté un précieux exemplaire en me disant que je tenais entre mes mains un trésor... La préface du roman m'a doublement donné envie de lire la suite, et Peter Beagle est quelqu'un qui me plaît bien. Comme quoi, ça n'a l'air de rien mais c'est important les préfaces.
Or donc, la licorne vivait dans une forêt de lilas, désespérément seule. C'est pourquoi elle décida de quitter un beau jour sa forêt pour aller rencontrer ses semblables, bien que tout portait à croire qu'elle était la dernière de sa race. Mais voilà, dès qu'on s'aventure dans le vaste monde, peuplé d'humains, les dangers surgissent aussitôt. La licorne est capturée par des gens sans scrupules et transformée en bête de foire. Fort heureusement, elle est libérée par un sympathique magicien, du nom de Schmendrick, pas très efficace, qui décide de l'aider dans sa quête. Un papillon leur révèle alors que c'est le Taureau Rouge qui est responsable de la disparition des licornes aussi nos deux héros décident de partir pour le royaume maudit de Haggard où demeure le Taureau. Chemin faisant,et après bien des péripéties, ils rencontrent une femme, Molly, qui abandonne la compagnie des outlaws pour les suivre. Aux portes du royaume, nos trois compagnons seront confrontés à d'étranges événements, qui scelleront leur destin.
C'est un beau roman, empreint tout à la fois de poésie, du merveilleux Moyen-Age et des mythes anglo-saxons, le tout saupoudré d'un peu d'humour. Beagle se moque en effet gentiment des contes traditionnels, des princesses amoureuses, des magiciens et des princes héroïques mais sans jamais égratigner les thèmes qui lui sont chers et qui sont propres à toute aventure magique : le courage et la loyauté, l'amour pur, l'orgueil et la lutte contre le mal, l'envie d'immortalité...
La licorne et le magicien forment un tandem subtil et nuancé qui nous entraîne dans un monde nostalgique, car le message de Peter Beagle est là : comment retrouver ce qui était beau, le pouvoir de la magie, et comment apaiser le regret et le désir qui tenaille toute personne ayant pénétré au moins une fois dans le monde de Féérie ?
En 2005 cependant, Peter Beagle s'est décidé à écrire une courte nouvelle, Two Hearts, reprenant quelques uns des personnages de ce beau récit. A lire ici puisqu'il n'y a pas eu de publication en France.