Un récent incident opposant une blogolectrice à un auteur légèrement hystérique, et qui a fait monter la température sur les blogs, me pousse à donner quelques explications sur mon allergie à la littérature française contemporaine (ou LFC pour les fanas des sigles). Il y a cependant une catégorie où l'on trouve quelques pointures, c'est le roman historique. Les Français sont assez doués dans ce domaine je dois dire...
Malgré tout, je lis très peu de romans français (je précise bien que je ne parle que de la fiction) en raison
de l'ennui qu'ils me procurent invariablement et non pas parce que je crains les éventuelles réactions virulentes de certains (écrivaillons ? auteurs ?) face à des billets négatifs. De
toute façon, c'est moi qui choisis mes lectures, et je chronique les livres selon mes envies. Deux choses à retenir pour mon blog : LIBERTE et INDEPENDANCE, qu'on se le dise
!
Ne croyez pas cependant que je ne lis aucun auteur Français. J'ai quand même mon petit cercle de favoris, presque tous issus d'une littérature populaire de qualité : Bernard Clavel, Patrick Cauvin, Daniel Pennac, Christian Jacq, Robert Sabatier, ou encore Joseph Joffo (Messieurs, je vous salue).
Mais aussi Jérôme Garcin, Michel Le Bris, Claude Seignolle, Michel Tournier. Hubert Monteilhet
Quelques auteurs spécialisés, Pierre Dubois, Edouard Brasey, Jean-Louis Fetjaine.
Et parmi ceux récemment disparus : Yves Berger, Remo Forlani.
Quelquefois de bonnes surprises comme avec Sylvain Estibal dont Le dernier vol du Lancaster m'avait beaucoup plu et que j'ai découvert en étant jury d'un prix FNAC, Michel Rio pour sa trilogie consacrée à la Table Ronde.
J'ai eu ma période littérature du terroir, notamment avec Christian Signol, ma période Jeanne Bourin aussi, vite passée celle-là. Quelques Jean d'Ormesson ou Erick Orsenna dans le passé.
Souvent je craque juste pour un roman sans pour autant avoir envie de suivre l'écrivain : Jean Raspail et l'anneau du pêcheur, Michel Quint et Effroyables jardin, De temps en temps un J.M.G Le Clézio. Jean-Claude Carrière, surtout pour La controverse de Valladolid, Jean-Claude Brisville pour Le souper, Patrick Rambaud pour La bataille.
En littérature jeunesse il se passe des choses intéressantes, je surveille quelques auteurs, Eric Sanvoisin par exemple (mais je n'ai toujours pas lu un seul Fabrice Colin, pas encore eu ni le temps ni l'occasion...).
J'ai tenté et abandonné Anna Gavalda par exemple, suis allergique à Alexandre Jardin, ne supporte pas Levy ou Beigbeder et bien d 'autres.
Bernard Werber me donne du fil à retordre. J'ai adoré les Fourmis, mais deux autres romans de cet auteur m'ont déçue, du coup, j'hésite à en lire davantage... Cependant comme l'homme m'est sympathique, je compte persévérer.
J'essaie de me tenir un peu au courant des nouveautés, mais les résumés ou quatrièmes de couverture me rebutent. J'ai récemment eu envie de postuler pour le prix des lectrices Elle, je ne connaissais pratiquement aucun auteur des sélections précédentes... J'ai renoncé. A quoi bon m'infliger des heures de torture ?
Pour résumer, et pour paraphraser une blogolectrice dont j'aime beaucoup les billets : je préfère ces auteurs là ! :-)
Il y a quelques années, j'ai été membre d'un jury pour le prix de la Petite Edition. Ce fut une redoutable épreuve de lire les ouvrages sélectionnés. J'ai eu des propos très durs pour certains d'entre eux, je le regrette aujourd'hui. Si je devais renouveler l'expérience (pure hypothèse, je m'en garderai bien), mes avis seraient tout aussi négatifs mais je serai plus diplomate, moins tranchante. Ceci dit, aucun auteur ne m'a envoyé de mail pour se plaindre de mes jugements, et tant mieux, c'est le jeu aussi... J'ai donc été échaudée par les choix de la Petite Edition, et là encore, je ne risque pas de chroniquer un roman de cette catégorie.
Bien sûr qu'il doit se trouver quelques livres que je devrai apprécier ici et là. Le problème c'est que je n'ai pas le temps de dénicher la perle rare ou de lire des romans dont je sais déjà qu'ils vont me tomber des mains. Ma PAL est bien trop gigantesque pour que je perde des heures précieuses.
En fait mon argument principal, c'est que je lis avant tout pour mon plaisir. Je ne lis pas pour jouer les intellos, ni pour faire mon intéressante au cours d'un dîner et encore moins pour être dans "l'actualité" littéraire. Donc, je vais là où ça me plait, fort souvent chez les Américains notamment, chez les auteurs de langue hispanique depuis peu, chez les Anglais aussi. Je finis par éviter les Frenchies :-)
Mon second argument, c'est le budget. J'ai beaucoup de mal à alimenter ma bibliothèque, et la crainte de dépenser des sommes pour des livres qui ne me plairont pas ou qui seront des déceptions, me freine énormément. Or, si je ne puis emprunter un livre (biblio ou amis, peu importe), je ne ferai pas le sacrifice d'un achat pour acheter un roman français dont je ne sais rien ou pas grand-chose. De ce côté là, je n'ai pas l'esprit aventureux, hum...
Voilà pourquoi vous ne trouverez que très peu de chroniques de romans français chez moi. Ceci dit, je ne désespère pas de tomber sur un bon livre à l'occasion, et ne dédaignerai point quelques suggestions.
Ah, ça me fait penser que je vais certainement me laisser tenter par le futur best-seller de l'année, découvert
chez Cynthia.
Pour clore ce petit billet d'humeur, je reprends à mon compte les précieux conseils de Daniel Pennac auxquels j'ajouterai une 11ème ligne de mon cru : le droit d'écrire ce que l'on pense d'un livre :
Les droits imprescriptibles du lecteur :
1. Le droit de ne pas lire.
2. Le droit de sauter des pages.
3. Le droit de ne pas finir un livre.
4. Le droit de relire.
5. Le droit de lire n'importe quoi.
6. Le droit au bovarysme (maladie textuellement transmissible).
7. Le droit de lire n'importe où.
8. Le droit de grapiller.
9. Le droit de lire à haute voix.
10. Le droit de nous taire.