Le roman est devenu un classique de la littérature de l’Ouest, et a été somptueusement porté à l’écran par Robert
Redford en 1992 sous le titre Et au milieu coule une rivière.
Il est en large partie autobiographique (l'auteur a attendu l'âge de 73 ans avant de l'écrire et de le faire publier !) et conte les relations de la famille McLean à Missoula dans le Montana à partir des années 30.
Norman et son jeune frère Paul vivent dans un famille unie régie par une pratique sacrée, enseignée par leur père, pasteur presbytérien : la pêche à la mouche. Cette activité, élevée au rang d’art, est le lien qui unit cette famille. Norman et fort différent de son frère, qu’il aime mais sans parvenir à le comprendre vraiment. Leur complicité et leur affection ne sont jamais plus visibles que lorsqu’ils se tiennent tous deux au bord de la Blackfoot à mettre en pratique les conseils de leur père, cherchant à atteindre la perfection.
Norman est un jeune homme sensé, mature et responsable, son cadet est un peu la tête brûlée de la famille, charmeur, joueur et buveur invétéré, n’ayant pas toujours de bonnes fréquentations.
Au fil du récit, tout en pudeur et délicatesse, Norman nous fait part de son amour pour sa famille et pour son pays, le Montana. Au creux des pages, on peut entendre le grondement de la rivière et voir le les rayons du soleil miroiter sur le dos des truites arc-en-ciel, deviner la peine d’un frère qui ne sait comment aider son cadet, visualiser la grâce infinie de ce dernier, au moment où il lance sa ligne et partager la peine de l’écrivain, qui sait si bien retranscrire l’incapacité à communiquer, le mal-être qui pousse un jeune homme doué à se brûler les ailes, et la puissance rédemptrice de la nature, composante essentielle de cette histoire nostalgique, à la fois leçon de vie et histoire d'amour fraternel.
"Alors, dans le demi-jour boréal du canyon, tout ce qui existe au monde s’estompe, et il n’y a plus que mon âme, mes souvenirs, les voix mêlées de la Blackfoot River, le rythme à quatre temps et l’espoir de voir un poisson venir à la surface.
A la fin, toutes choses viennent se fondre en une seule, et au milieu coule une rivière. La rivière a creusé son lit au moment du grand déluge, elle recouvre les rochers d’un élan surgi de l’origine des temps. Sur certains des rochers, il y a la trace laissée par les gouttes d’une pluie immémoriale. Sous les rochers, il y a les paroles, parfois les paroles sont l’émanation des rochers eux-mêmes."
Traduction : Marie-Claire Pasquier
La famille MacLean. Source : http://www.press.uchicago.edu/books/maclean/gallery/index.html
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commentaires
natural born dreamer 02/02/2013 02:59
Folfaerie 03/02/2013 17:30
petitsachem 16/10/2012 20:25
Folfaerie 16/10/2012 21:11
chinouk 06/10/2012 11:32
Folfaerie 06/10/2012 19:27
keisha 02/10/2012 13:07
Folfaerie 06/10/2012 19:30
vilvirt 02/10/2012 10:09
Folfaerie 06/10/2012 19:18