Barry Lopez, né à New-York en 1945, est une institution à lui tout seul. Ecrivain respecté et admiré,
photographe nature, Barry Lopez est considéré comme l'un des meilleurs représentants du Nature Writing. Je l'ai connu avec le Chant de la rivière, puis j'avais acheté Rêves actiques et un ouvrage
sur les loups qui me tenait à coeur, presque une bible pour les amateurs, Of wolves and men - pas (encore ?) traduit en français.
Le livre que je présente ici m'avait attirée pour trois raisons : la couverture, l'éditeur (je pioche souvent dans leur catalogue) et le résumé.
Le quatrième de couverture des éditions Payot :
Il entendait les arbres pousser et mourir. (Quand il marchait dans les bois, il savait distinguer entre le craquement du cèdre et le craquement du sapin-ciguë, entre l’oscillation des rochers dans le courant et les battements du cœur de la chouette mouchetée. Couché dans les bois, il pressait son oreille contre la terre humide pour écouter le lent cheminement des racines des arbres qu’il distinguait du travail des taupes et des vers ou du bruit des rivières qui coulaient loin sous terre). Quand il écoutait, le front contre un arbre, il entendait penser les piverts qui dormaient dedans. Il entendait couler la sève dont le bruit lui rappelait celui des vents stratosphériques.
Certains de ces récits sont contés à la première personne, comme celui de l'homme malade. D'autres se focalisent sur un individu, Barry Lopez nous donne alors son nom, nous dévoile un pan de sa vie, dans d'autres textes, le personnage est anonyme. Plus loin, il s'adresse directement... à qui ? au lecteur ? La plupart m'ont déroutée, m'ont laissée perplexe. Je sens confusément ce qu'il cherche à expliquer, à démontrer, mais sans que la forme, le style ne parvienne à m'émouvoir réellement. Tous cherchent, s'interrogent (même Coyotte et serpent à sonnette !), tentent de se fondre avec la nature, du moins de conclure un pacte. Le toucher est davantage sollicité que la vue, il y a quelque chose de sensuel dans cette communion.
Je voudrais maintenant t’indiquer le chemin à suivre pour y arriver afin que tu puisses te rendre compte par tes propres yeux. Mais d’abord, il faut que je te prévienne : tu as sûrement déjà vu cet ensemble d’instructions détaillées qu’on appelle une carte où chaque caillou, chaque buisson, se trouve représenté, où sont indiqués les méandres des rivières à sec ainsi que d’autres particularités géographiques, où la moindre piste est exprimée en pointillés. (…) Je comprends que la minutie des dessins t’ait inspiré confiance, car à première vue, ces cartes semblent excellentes, en tout cas ce que les hommes peuvent faire de mieux ; mais tu es bien trop crédule. Jette-les. Ce n’est pas de ce genre de carte dont tu as besoin. Elles ne sont pas assez riches en détails. Un homme qui sait ce qu’il fait ne peut pas suivre ces tracés.
Un recueil qu'il faut donc apprivoiser pour mieux en goûter la singulière beauté. Encore que, je ne sais pas à quel point les traductions françaises lui rendent justice. Curieusement, Le chant de la rivière a bénéficié de deux traducteurs... Quoi qu'il en soit, c'est l'un des grands noms du NW qu'il faut découvrir, aux lecteurs de se faire leur propre opinion...
commentaires
petitsachem 21/10/2011 09:24
petitsachem 16/10/2011 18:57
Folfaerie 20/10/2011 20:09
keisha 14/10/2011 08:51
Folfaerie 20/10/2011 20:10