"Doug Peacock a écrit sur ses grizzlis avec passion et conviction. Son livre est une histoire d'amour, celle d'un homme qui a retrouvé son âme au
contact du plus grand prédateur de la planète". Voilà, c'est l'avis de Jim HARRISON, que je reprends à mon compte (mais il le dit tellement mieux que
moi).
Alors ça, si c'est pas du Nature Writing, franchement...
Ce magnifique récit a été également préfacé par William Kittredge, que les amateurs de littérature américaine
doivent déjà connaître.
Doug Peacock est un ardent défenseur des grizzlis et un naturaliste depuis plus de 25 ans. Aux USA et
ailleurs, c'est une légende, un mythe, et ce livre constitue une référence pour tous ceux que passionnent les grizzlis. Mais c'est bien plus que cela encore.
Ancien vétéran du Viet-Nam, Peacock a failli sombrer dans la folie en rentrant aux Etats-Unis. Devenu
inadapté à la vie civilisée, paranoïaque et meurtri par une guerre qu'il ne comprenait pas, Peacock fut sauvé par une rencontre fortuite, avec un grizzly, alors qu'il campait dans les rocheuses.
En guise de reconnaissance, l'homme va se consacrer à leur protection. Au fil des pages, Peacock se détend, s'apprivoise, exorcise ses démons. Il cesse peu à peu de parler du Viet-nam, se fait
des amis (le légendaire Edward Abbey à qui l'on doit "Désert solitaire" et qui prendra Peacock comme modèle pour le protagoniste principal de son superbe roman "Le gang de la clé à molette",
l'écrivain Rick Bass, des biologistes...), tombe amoureux... et se passionne pour la bonne cuisine (un point commun de plus avec Harrison). Son approche de l'écologie et de la protection animale
est désintéressée, passionnée, logique et sensée. Il égratigne et dénonce au passage le mode de vie de ses compatriotes, le tourisme de masse, la bureaucratie qui étouffe l'administration des
parcs nationaux, la lutte de pouvoir entre les organismes de protection de la vie sauvage.
A l'instar des grizzlis qu'il aime contempler, Doug Peacock ne se complait que dans la nature, loin des
hommes. Les ours l'ont sauvé, l'écriture fut sa thérapie. En le lisant, je songeais à Norman McLean, à Rick Bass.
J'avoue que c'est un de mes livres favoris, et j'ai une réelle admiration pour ce grand bonhomme. A plusieurs
reprises, il croise ours noirs et grizzlis mais ce sera toujours lui qui se montrera humble et qui préférera quitter les lieux. J'ai retrouvé ce respect de la nature dans ses réflexions relatives
aux tribus indiennes.
"Le jeune grizzly s'est tourné et a descendu la pente sur trois mètres, puis il a pivoté tout en se dressant sur ses pattes de derrière. J'ai retenu ma respiration tandis qu'il essayait de comprendre ce que je pouvais bien être. J'ai recommencé à lui parler, plus fort cette fois, mais il ne semblait toujours pas m'entendre. (...) Chargeant de nouveau, il s'est encore une fois arrêté en glissant et bondissant. .. J'ai continué à bredouiller, bien de face, tenant toujours le manche de cet imbécile de couteau. Au bout de cinq secondes j'ai tourné la tête vers le côté. Il a regardé dans la direction opposée, puis, pivotant, il est parti en courant vers la ravine escarpée".
Un autre avis chez Petit Sachem. et chez
Keisha
commentaires
Le Bouquineur 07/03/2014 19:11
Folfaerie 10/03/2014 20:20
petitsachem 31/05/2011 09:33
Folfaerie 31/05/2011 21:41
petitsachem 29/05/2011 10:16
Folfaerie 30/05/2011 20:32
mutuelle swiss life 26/05/2011 11:02
keisha 26/05/2011 08:52
scor13 26/05/2011 06:20
Luna 25/05/2011 18:56
Folfaerie 25/05/2011 19:49
keisha 25/05/2011 16:23
Folfaerie 25/05/2011 19:48
zarline 25/05/2011 11:58
Folfaerie 25/05/2011 19:47
scor13 25/05/2011 08:03
Folfaerie 25/05/2011 19:43