Voilà comment je tiens mes bonnes résolutions ! Je commence l'année avec une série absolument romantique adaptée de l'un de mes romans favoris.
J’en avais entendu beaucoup de bien, une horde d’admiratrices du séduisant Richard Armitage, alias John Thornton, m’ayant vivement conseillée de voir cette mini-série après que j’aie lu l’excellent roman d’Elizabeth Gaskell.
En matière d’adaptations BBC, je pensais que rien ne pourrait détrôner celle d’Orgueil et Préjugés avec Colin Firth. Je l’ai visionnée tant de fois que j’en connais les dialogues par coeur. Outre que l’histoire respecte fidèlement celle de Jane Austen, on y trouve ce mélange délicieux de romantisme et d’humour qui en fait tout le charme.
Dans Nord et sud, point d’humour, on non ! L’ambiance y est sombre, tout comme la ville de Milltown, fière de son tissu industriel, de ses manufactures, qui polluent et rendent les gens un peu aigris et durs, ma foi.
Notre héroïne, Margaret Hale, est confrontée à bien des chagrins, de la première à la dernière ligne, sans compter que le roman évoque les grèves, les misérables conditions de vie des ouvriers, les possibles faillites des patrons, etc. Charming, isnt’ it ?
Et pourtant, dès l’apparition du ténébreux héros de cette adaptation, tout s’éclaire comme par magie. Je ne voudrais pas sombrer moi aussi dans ce ridicule travers qui consiste à s’extasier ou à pousser des soupirs à chaque fois que John Thornton apparait dans une scène, mais bon, j'avoue, c’est bien ce que j’ai fait !!
Le choix de Richard Armitage pour incarner Thornton est des plus heureux : d’un abord plutôt rébarbatif tant il a l’air sévère et dépourvu d’humour, il sait toucher et émouvoir en un regard ou un sourire (la première photo se passe de commentaires, non ?). Et puis il a une très belle voix grave, il faut à tout prix regarder Nord et Sud en v.o.
Bien, nous avons donc un John Thornton idéal, mais les autres personnages ? Et bien ils sont à la hauteur du roman.
Mention spéciale à la mère de John Thornton, remarquablement interprétée par Sinead Cusack dont la complicité avec Richard Armitage éclaire la relation mère-fils, faite de respect et de tendresse, malgré la mine revêche de cette matriarche. Elle devient émouvante lorsqu'elle défend son fils, le parant de toutes les qualités, face à une Margaret un peu hautaine et froide.
Et puis le syndicaliste, Higgins, qui m'avait inspiré une sympathie immédiate dans le roman, est lui aussi formidablement interprété par un acteur que je ne connaissais pas du tout : Brendan Coyle.
Ses confrontations avec le patron, Thornton, sont savoureuses et le jeu du comédien permet bien de visualiser cette progression, ces changements dans l'attitude et les caractères des deux hommes.
La musique est très belle, elle est émouvante à souhait et sert parfaitement cette belle histoire d’amour. Vous allez me demander, mais qu’est-ce que je n’ai pas aimé dans cette adaptation ? Heu, rien en fait !
Le tournage a eu lieu un peu partout, et notamment à Edimbourg (on peut reconnaître Calton Hill dans certaines scènes), une ville qui m'est chère, et j'ai été agréablement surprise de reconnaître des paysages familiers.
Je passe, sans transition aucune, à la romance entre les deux personnages principaux. La première rencontre entre John et Margaret est très différente dans la mini-série, ce qui est justifié. En effet, à l’écran, il fallait sans doute bien marquer cet antagonisme qui nait presque immédiatement chez Margaret, dans le roman, mais qu’on explique difficilement au début, tant la demoiselle est pleine de préjugés envers le pauvre Thornton. Donc, la scène où John Thornton flanque une sacrée dérouillée à l’un de ses ouvriers, se justifie, même si elle peut choquer en raison de la violence dont fait preuve notre héros.
Heureusement, l'actrice qui incarne Margaret (Daniela Denby-Ashe) a su insuffler un peu plus de chaleur à son personnage, en tout cas en ce qui concerne ses relations avec
Thornton. Elle est touchante dans ses relations avec Bessie et Higgins, qui sont tout à son honneur, mais on peine un peu à comprendre son aversion pour Thornton, dans le roman du moins. Cela est
atténué à l'écran, à plusieurs reprises Margaret laissant transparaître un intérêt marqué pour le jeune homme. Il faut dire aussi que c'est bien difficile de résister à John Thornton/Richard
Armitage. Quant à la fameuse scène de la proposition, il faut visionner la scène longue, dans les suppléments. Car elle est inexpliquablement raccourcie dans le film et ajoute une fois de plus un
peu de confusion entre les personnages (une fois de plus, on se demande pourquoi Margaret refuse un homme qui lui fait une telle déclaration !).
Certains passages ou personnages ont été ajoutés, comme la visite de l'Exposition à Londres ou une jeune
demoiselle qui pourrait compliquer l'histoire d'amour entre John et Margaret. Mais comme elle est inexploitée (la pauvre fait juste de la figuration ! ), c'est sans importance. J'ai apprécié que
l'on sauve Mr Bell d'une mort certaine dans la mini-série, il y a déjà suffisamment de décès qui plombent l'atmosphère... Enfin, un ajout intéressant et fort romantique, celui du départ de
Margaret pour Londres, après qu'elle ait fait ses adieux à la famille Thornton. Ce "Look back at me", ah la la, je ne m'en lasse pas...
Le quatrième épisode se clôt sur la véritable déclaration d’amour, enfin. Elle diffère énormément de celle du roman. Dans ce dernier, John se retrouve en tête en tête avec Margaret, dans l’intimité du salon de la tante à Londres. La scène, bien que trop brève, est délicieusement romantique, teintée d’humour. Dans le film, John et Margaret se retrouvent à la gare, à mi-chemin entre le Nord et le Sud. Lui revient d’un pèlerinage à Helstone où il est allé cueillir des roses en songeant à celle qu’il aime (si ça c’est pas du romantisme, hein…), elle, souhaite lui faire cette fameuse proposition commerciale qui le sauvera de la faillite. Alors bien sûr, c’est terriblement inconvenant de s’embrasser dans un lieu public, et pire encore, pour une jeune femme pas même encore fiancée, de suivre l’homme qu’elle aime pour rentrer chez lui. Inconvenant et improbable. Mais je défie n’importe quelle lectrice de ne pas approuver cette fort jolie scène. Comment résister au séduisant Thornton lorsqu’il demande « Coming home with me ? ». Quant à la scène du baiser, c’est sans conteste l’une des plus réussies que j’ai pu voir dans les adaptations de ces délicieux romans du XIXème. Le charme de l’acteur, Richard Armitage, y est pour beaucoup…
Voilà, voilà, je suis devenue une inconditionnelle de cette version BBC, que je vais pouvoir visionner à loisir, maintenant que je possède le coffret. Je n'ai pu m'empêcher de faire quelques comparaisons entre Nord et sud et Orgueil et préjujés (la série BBC avec Colin Firth, évidemment) car il y a certaines similitudes, fort bienvenues ma foi. Je comprends mieux maintenant pourquoi la presse avait parlé d'une Thorntonmania semblabe à ce qui s'était passé pour Darcy. Sans même parler du charisme de l'acteur, il faut bien avouer que ce personnage est susceptible de faire chavirer le coeur d'un grand nombre de lectrices.
Bref, si vous le n'avez pas encore vu, précipitez-vous sur le DVD sorti enfin avec les sous-titres français,
chez KOBA.
D'autres avis enthousiastes chez Clarabel, Evy, Arcaalea,
tifraouette 06/02/2013 14:59
Folfaerie 07/02/2013 14:01
Adalana 11/02/2012 04:38
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