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2014-02-05T09:52:30+01:00

Le coeur de l'hiver (Dominic Cooper)

Publié par Folfaerie
Le coeur de l'hiver (Dominic Cooper)

C'était un livre que j'avais repéré grâce au challenge Nature Writing. Plusieurs lectrices avaient écrit des billets enthousiastes, et puis rien que de savoir que l'action se situait en Ecosse avait suffit à me convaincre de me le procurer.

Emprunté à la bibliothèque courant décembre, je n'avais pas encore trouvé le temps de recopier mes notes, c'est chose faite pour le challenge Ecosse !

C'est un roman qui m'a laissée un peu perplexe je dois bien l'avouer. L'énorme majorité des auteurs écossais contemporains écrivent à la manière Irlandaise : des récits noirs où les personnages principaux sont en butte soit à l'alcoolisme, soit à la drogue, évoluent des des milieux violents et gris, sans espoir. Ils ne sont pas rigolos mes amis Ecossais... Ils demeurent désespérément tristes et mélancoliques.

Ce beau récit n'échappe pas à la règle.

Tout commence de manière bucolique. Un vieux garçon de 45 ans et plutôt laid, Alastair Mor, vit seul, avec ses quelques animaux, sur l'une de ces îles écossaises âpre et sauvage où la nature est toute-puissante. Certes, sa vie pourrait paraître monotone et frustre mais elle lui convient. Alastair n'est ni heureux ni malheureux, il se contente de sa petite vie toute simple, à pêcher le homard et s'occuper de ses bêtes.

Dominic Cooper excelle dans l'art des descriptions, il donne au lecteur la possibilité de sentir le vent glacé, de toucher et voir la lande infinie et l'océan en furie, les somptueux couchers de soleil et les falaises embrumées. L'écrivain sait également très bien nous communiquer les sentiments d'Alastair, le solitaire.

Et puis patatras, arrivent An Sionnach et sa femme, qui veulent s'installer dans ce coin isolé, au voisinage d'Alastair. Et l'enfer s'ouvre pour ce pauvre bougre qui devient la cible d'une hostilité aussi violente qu'incompréhensible. Le point d'orgue de cette absurde manifestation de haine et d'antipathie, c'est le massacre des bêtes d'Alastair. Acte gratuit, barbare. Là émerge le désir de vengeance d'Alastair, et là dégringole mon intérêt pour ce récit. Si je vous dis que tout ça se termine mal, vous ne serez sans doute pas surpris. Et mon moral en a pris un coup, d'autant plus que le comportement du nouveau voisin semble irrationnel. Tout ce qui arrive à Alastair est dénué de sens. Sauf si on part du principe que la nature sauvage et l'isolement rendent fou en 24 heures... une explication à laquelle je n'adhère pas. Ou alors que Sionnach apporte le Mal avec lui. Allez savoir...

Je comprends bien qu'on puisse être totalement accablé par l'humanité, les Hommes avec un grand H. Je le suis aussi. Mais devoir lire encore une tragédie doublée d'un constat écrasant qui s'impose perpétuellement (et quoi, oui, la grande majorité des gens est désespérante de méchanceté et de stupidité) a finalement eu raison de mon intérêt pour Cooper. Surtout que ses deux autres romans sont dans la même veine. Et en ce moment, j'ai envie de "happy end", désolée.

Je salue en tout cas la magnifique traduction de Bernard Hoepffner. Et je me dis que cette lecture aurait dû être repoussée, peut-être, à un moment plus approprié.

En contrebas se trouvaient les deux terrasses surplombant la grève, là où la famille de son grand-père avait fait pousser l'orge pour son whisky. Grandes marches vertes contre les collines brunes et la mer hyaline, elles étaient à présent en friche, les sillons dans l'herbe disparaissaient rapidement sous la fougère qui proliférait. C'était là que broutaient les moutons d'Achateny, tels des poux à fourrure éparpillés le long de la côte, leurs bêlement pathétiques se mêlant aux folles menaces des goélands marins, des goélands argents et des corneilles mantelées qui plongeaient, s'élevaient et tournoyaient au-dessus du littoral. Au-delà, les grands donjons crénelés des rochers noirs contrastaient avec les langues de terre et les récifs qui mouchetaient le léger ressac et que la marée était en train de recouvrir.

Le coeur de l'hiver (Dominic Cooper)

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commentaires
A
Même sentiment que Gilwen ;)
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F
Je confirme que les description de la nature écossaise sont superbes. Mais cette nature ne rend pas les protagonistes heureux, c'est tout le contraire, et je trouve ça dommage...
G
Je suis partagée, il me fait envie pour la beauté des descriptions, mais l'ambiance sombre et oppressante me tente un peu moins.
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F
Le mieux est de faire comme moi, emprunter en biblio. Si ça te rebute, tu peux toujours renoncer à lire la fin...

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