Bon sang, que la couverture de l'édition Pocket est moche !! Heureusement que je ne me suis pas arrêtée à ce détail sinon, le livre attendrait toujours sur mes étagères. Non, ce qui m'a poussée à la piocher, c'est d'abord une envie de rire un peu, car en ce moment j'accumule les lectures déprimantes, et puis aussi, le fait que ce soit traduit par Vercors et que même Théodore Monod a ri pendant sa lecture.
J'ai donc allégrement passé quelques heures en compagnie d'une famille préhistorique déjantée, s'exprimant dans un langage soutenu et nettement dominée par le père, chef de clan aux idées folles (pensez donc, il cherche à faire évoluer sa famille, il est le gardien du feu et tout ça...) et l'oncle Vania (et oui :-) qui, au moindre soupçon de modernité introduit dans la caverne, ne souhaite qu'une chose : back to the trees !!
Entre ces deux figures occupées se disputer sur le moindre sujet, Ernest, le narrateur, et ses frères, vont devoir apprendre à vivre leur vie et d'autres aventures, en allant notamment chercher des compagnes hors de leur famille. Prétexte à une suite cocasse d'incidents réjouissants où les femmes (?) sont loin d'avoir le rôle le plus bête.
Entre maintes réflexions désopilantes, l'auteur retrace brièvement un pan de notre histoire, ne se privant pas de nous égratigner, mettant le doigt sur nos innombrables contradictions et n'étant pas loin de nous assimiler à un véritable fléau, même si on le sent rempli d'indulgence et plutôt admiratif pour cette curieuse créature qui va révolutionner son monde. Et en filigrane, cette question plutôt sérieuse : sommes-nous si différents aujourd'hui, de ce que nous fûmes hier ?