Merci à BOB et aux éditions Robert Laffont pour ce partenariat. Il me tardait de lire un autre roman de cet écrivain espagnol que j'ai
découvert, comme beaucoup, avec son génial "L'ombre du vent". Si vous avez aimé ce roman, vous ne devriez pas être déçus avec Marina. Oeuvre de jeunesse, écrite il y a un peu plus de 10 ans,
Marina contenait déjà les éléments qui vont constituer l'univers si particulier de Zafon. Du mystère, de la mélancolie, des histoires d'amour tragiques, le tout étant destiné à mettre en valeur
la véritable héroïne du roman : Barcelone.
Voilà un aperçu du résumé :
Oscar Drai, quinze ans, a disparu pendant une semaine du pensionnat où il est interne.
Où est-il allé et que lui est-il arrivé ? Quand l’histoire commence, Oscar vagabonde à travers Barcelone.
Attiré par une mystérieuse maison apparemment abandonnée, il pénètre à l’intérieur. Se croyant seul, il commence ses investigations. Alors qu’il est en train d’examiner une curieuse montre à
gousset laissée sur une table, il se rend compte que quelqu’un l’observe. Terrorisé, il s'enfuit. En rentrant au pensionnat, il s’aperçoit qu’il a gardé la montre.
Tenaillé par les remords, il retourne quelques jours plus tard dans la grande maison. Il y fait alors la
connaissance de Marina, fille du propriétaire. Elle a son âge, de l’audace et une intelligence très vive. Elle entraîne son nouveau compagnon dans l’élucidation d’un mystère qui la tourmente : au
coeur du plus vieux cimetière de Barcelone, une vieille femme voilée visite une tombe anonyme sur laquelle figure le dessin d’un papillon noir.
Oscar est donc le narrateur de cette sombre histoire. Les deux héros sont jeunes mais cela se devine à peine tant leur maturité est évidente. Ici point de références à notre époque (en tout cas en ce qui concerne la panoplie habituelle des ados), Barcelone est intemporelle, pas de scènes de sexe ou de langage vulgaire, mais un peu de glauque quand même. L'histoire du savant fou est un vieux mythe de la littérature, Zafon connait ses classiques et d'ailleurs, il a souvent volontiers reconnu s'inscrire dans la tradition du roman populaire. Marine se situe quelque part à mi-chemin entre Frankenstein et Le fantôme de l'opéra.
Ce roman m'a semblé moins abouti que l'ombre du vent mais cependant très intéressant. Et si on fait abstraction de quelques défauts (par exemple quelques scènes grand-guignoleques), Marina possède une atmosphère originale qui suscite beaucoup de plaisir à la lecture, malgré un dénouement tristounet.
J'attendrai de lire Le jeu de l'ange avant d'affirmer quoi que ce soit, mais à la lecture du résumé de ce livre, je crois bien que Zafon est l'un de ces écrivains qui passe sa vie à réécrire plus ou moins la même histoire. Aux lecteurs qui succomberont à la plume magique de cet auteur, cela devrait être un plaisir de se retrouver en terrain familier, au fil des romans, pour les autres, cela risque d'être lassant.
Pour ma part, j'ai aimé m'embarquer dans la quête de Marina et Oscar. J'ai rencontré des personnages secondaires attachants (notamment le père de Marina et l'ancien flic) et me suis immergée une nouvelle fois dans cette ville bien singulière qui recèle tant de mystères et de drames.
A noter : La traduction est signée François Maspero, celui-là même qui traduit Alatriste...