Un coup de coeur pour cet excellent polar qui m'a enfin permis de faire
connaissance avec celui qui va devenir un de mes flics préférés : Adamsberg. Notez que son adjoint, Danglard, me plait aussi énormément. Ils forment un tandem plutôt original, et le commissaire,
un poète, un peu lunaire, a des méthodes bien à lui pour résoudre des enquêtes. On est loin du flic excité qui brandit son arme à tout bout de champ ou qui tabasse les suspects, et c'est tant
mieux. (Et puis Fred Vargas n’a pas cédé à la mode des polars qui veut toujours plus de glauque, de sanguinolent, de sexe et de vulgarité… ouf ! Merci Madame !).
Cela fait très longtemps que je voulais lire un Vargas mais il a fallu les adaptations tv signées Josée Dayan pour que je me décide enfin à sauter le pas. Le commissaire est interprété par un des rares acteurs français que j'apprécie : Jean-Hugues Anglade. Ce qui ne gâte rien...
L'intrigue est originale et j'ai beaucoup aimé la façon dont débute le roman. On fait connaissance avec un ex-marin breton nommé Le Guern, monté à Paris à la suite de circonstances dramatiques et qui finit par devenir crieur sur la place publique d'un petit quartier. Un métier tombé en désuétude et assez inhabituel. A partir de ces « lectures » publiques, et avec l’aide de quelques habitants du quartier dont l’érudit Decambrais, Adamsberg et Danglard vont de voir débrouiller les fils d’une intrigue tortueuse qui mêle des faits a priori sans liens : des 4 peints sur les portes des immeubles parisiens, des messages obscurs et inquiétants qui annoncent le retour d’un « fléau » et enfin les inévitables premiers cadavres bien nécessaires à toute enquête policière.
Beaucoup d’éléments m’ont séduite dans ce très bon roman. Outre l’écriture de l’auteur, son érudition (passionnante cette plongée dans l’Histoire), des personnages bien campés, des chausse-trappes et fausses pistes (et non, le suspect n'était pas celui auquel je pensais…) et un tandem d’enquêteurs comme je les aime, avec leurs manies et faiblesses. Danglard est un peu porté sur la bouteille, il aime les chats et ses enfants sont des petits génies, Adamsberg est Le Flic par excellence, intuitif et tenace, intelligent et sensible. J’ai également aimé ses histoires d’amour compliquées avec Camille, qui le rendent d’autant plus attachant.
La résolution de l’enquête laisse un goût amer, mais comme cela pourrait se passer dans la réalité… Ne me reste plus qu’à dévorer les autres romans !
Plein d'avis sur
Babelio.