Encore un coup de coeur pour ce beau roman qui traite d'un thème qui n'en finit pas de m'obséder. Me revoilà plongée au coeur de la seconde guerre mondiale, du côté allemand cette fois. Les protagonistes de cette histoire sont pour le moins insolites. La Mort, dont la personnalité m'a séduite, raconte l'histoire de la petite fille qu'elle a eu la curiosité de suivre au fil d'une vie mouvementée, parfois heureuse, souvent tragique; Comment ne pas aimer cette gamine orpheline, cette petite Liesel dont la force de caractère est si étonnante, face aux malheurs qui s'abattent sur elle, comment ne pas aimer les parents nourriciers, Hans et son accordéon magique, Rosa et ses chapelets de jurons, et le petit voisin Rudy, qui se prend pour Jesse Owens, et Max, le fugitif juif, et la femme du maire, retranchée dans sa grande maison et dans sa douleur... Markus Zusak donne vie et épaisseur à ses personnages de manière si évidente et si lumineuse qu'ils deviennent de vieilles connaissances, de celles que l'on aime à retrouver chaque fois qu'on ouvre un livre. Durant cette lecture, j'ai ri et pleuré avec l'héroïne, j'ai serré les dents et me suis indignée, et j'en suis ressortie très mélancolique.
Ce n'est pas un énième roman sur la vie difficile de citoyens ordinaires durant la seconde guerre mondiale, c'est à nouveau - et je lui trouve des points communs avec Le livre des choses perdues - un récit initiatique où l'enfance va se confronter à la mort, à la perte d'êtres chers, à la cruauté. Mais Liesel apporte la bonté et l'espoir dans un monde où tout n'est que chaos, et où la Mort n'est pas la plus mauvaise des créatures...
Un magnifique roman qui m'a émue et captivée, une très belle découverte d'un autre auteur à surveiller.
Traduction : Marie-France Girod
J'aurai aimé lui expliquer que je ne cesse de surestimer et de sous-estimer l'espèce humaine, et qu'il est rare que je l'estime tout simplement. (La Mort)