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2013-05-19T10:46:05+02:00

A l'ouest rien de nouveau (Erich Maria Remarque)

Publié par Folfaerie
A l'ouest rien de nouveau (Erich Maria Remarque)

La première fois que j'ai lu ce roman, c'était au collège. Lecture imposée. Le choc de cette lecture fut si grand que j'en ai conservé le souvenir durant toutes ces années.

Et puis il figurait au programme de ma licence cette année, et j'ai donc replongé dans l'horreur de la Première Guerre Mondiale aux côtés du narrateur, Paul Baumer.

Paul et ses camarades, tous engagés volontaires (issus de la même classe) sont tous tous très jeunes, 19 ans en moyenne, même si leur petit groupe, constitué après la période d'entrainement, compte aussi des hommes d'âge plus mûr.

Le jeune homme décrit la sale guerre, celle des tranchées, du gaz moutarde, la terreur lorsque les obus ennemis pleuvent sans répit sur les lignes, la camaraderie qui nait entre les hommes, la lutte pour survivre en dehors des affrontements, ne serait-ce que pour manger.

Le décalage se creuse de plus en plus profondément entre son ancienne vie, qu'il finit par trouver absurde, et ce qu'il expérimente sur le front. Comme dans beaucoup de récits sur la guerre, Paul évoque aussi l'impossible retour à une vie normale, l'incompréhension des civils et les nombreux doutes qui l'assaillent sur ce que sera l'après-guerre.

La dernière page tournée, je m'aperçois que l'émotion demeure intacte depuis ma première lecture. Ce témoignage d'un simple soldat n'a pas pris une ride. Le texte alterne les scènes de guerre qui s'apparentent plus à la boucherie et dont certains passages ne sont pas dénués de poésie, et le calme de la vie quotidienne qui est parfois ponctuée de moments drôles.

J'ai été frappée par le fait que l'âge des soldats ne se devine pas. Ils ont 19 à 20 ans pour la plupart, mais sont si matures, si lucides que cela en devient presque tragique.

Enfin, l'écrivain démontre à de multiples reprises à quel point la frontière est mince entre l'homme et la bête, sur le plan du comportement. La guerre parvient à faire de ces hommes des animaux qui agissent uniquement pas instinct de survie. Une des terribles conséquences de la guerre et qui conduit presque fatalement à l'impossibilité de se réadapter à une vie civile "normale" (thème déjà évoqué par Hemingway dans son recuel précédemment chroniqué sur mon blog).

J'en terminerai enfin en songeant à quel point l'humanité est désespérante. Car des livres comme celui-ci (paru en 1928) n'ont jamais empêché les hommes de se faire la guerre...

« Quand nous partons, nous ne sommes que de vulgaires soldats, maussades ou de bonne humeur et, quand nous arrivons dans la zone où commence le front, nous sommes devenus des hommes-bêtes… »

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commentaires
F
Ceci dit, je ne pourrai pas lire ce type de récit trop souvent, c'est déprimant !
Répondre
L
Une lecture marquante pour moi aussi.
Répondre

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