Voilà, je crois, le seul bouquin de Paccalet que j'aime véritablement. Fini de simuler la confiance et l’optimisme, cette fois c’est décidé, l'auteur vide son sac. Alors, évidemment, l’humanité est condamnée. Cela n’a rien d’étonnant et puis nous l’avons bien cherché...
Seules créatures douées d’intelligence et de réflexion (heureusement pour la planète que seule une espèce est capable de penser...), nous sommes fatalement les seuls à détruire, saccager, exploiter, exterminer, trucider... pour presque rien. Si, le pouvoir, l’argent, le plaisir. Mais enfin, il semblerait que nous ayons atteint un véritable tournant, n’en déplaise aux hypocrites de tous bords, aux indécrottables optimistes, aux inconscients, nous allons enfin payer pour nos fautes et nos actes.
Paccalet s’est amusé à proposer 13 (ah, chiffre maudit...) scénarios de destruction, à chacun de faire son choix. Le réchauffement climatique, la guerre nucléaire, la pénurie d’eau, la surpopulation... bref, que des choses très réjouissantes ! D’autant plus que rien n’y est exagéré et que l’auteur a le mérite de soulever un sujet éminemment tabou chez les écolos : la surpopulation. Il ne sert à rien de refaire l’addition, nous sommes trop nombreux et nous courons à notre perte. Enfin, après la prochaine catastrophe (donc au choix, comme cité plus haut), les survivants se mangeront peut-être entre eux... Franchement, on ne croirait pas comme ça, à me lire, mais Paccalet sait faire preuve d'humour, et par moments, son livre est drôle à lire. Il faut juste apprécier l'humour noir, quoi... On peut parler d'un sujet très grave sur un mode léger, la preuve.
Encore aujourd’hui, au moment où j’écris ces lignes, un nombre incalculables d’atrocités sont perpétrées envers la planète, envers les animaux, envers des hommes moins "civilisés" que d’autres. Nous ne retirons aucune leçon de nos échecs, nous ne possédons aucune sagesse, nous continuons à éradiquer des espèces, tuer, mentir, fabriquer des armes de destruction massive, propager des virus mortels, mal bouffer (pour ceux qui encore la chance de manger), détruire des forêts, polluer les océans... Nous sommes le cancer de la terre comme l’auteur le dit si bien. Et le pire, c’est nous pensons toujours que nous pouvons nous dissocier du sort de notre planète... A quoi sert un cerveau, je vous le demande...
Cet essai a été écrit en 2006, entretemps, Cormac McCarthy est passé par là avec La Route. Ce n'est donc pas un fantasme d'écolo, mais bien un nécessaire constat sur ce qui nous attends. A nous de changer la donne. En effet, si ce n'est pas rigolo du tout de manquer d'argent, ça l'est encore moins de manquer d'eau potable par exemple. Et quoi qu'on en dise, la crise écologique est la grande oubliée de ces fichues élections qui approchent...