Un grand merci à Babelio et aux éditions Gallmeister pour ce masse Critique qui m'a permis de découvrir un autre titre de ce genre dont je suis fan : le western.
Si je n'avais jamais lu le roman, je connaissais, un peu, pour ne l'avoir vu qu'une fois et il y a fort longtemps, le film qui en a été tiré par Don Sielgel avec John Wayne : Le dernier des géants.
C'est ce qu'on appelle, sans nul doute, un western crépusculaire. Entendez par là un western qui se passe à une époque presque moderne (ici l'année 1900) et dont le héros est certes, toujours un fin tireur, mais un homme âgé ou malade ou mourant. Bref, la fin d'une époque et la fin d'un mythe.
L'action est ici concentrée en quelques courtes scènes, dont le duel final. La bataille qui se livre est plus intime et moins glorieuse : John Books lutte contre le cancer qui le ronge inexorablement et le réduit à l'état d'une ombre pitoyable, bien qu'encore un homme hargneux, dépendant du laudanum : impossible d'uriner normalement, voire même de tenir debout, et tous ces gens répugnants qui lui tournent autour, viennent lui rire au nez, attendant sa mort dans l'espoir d'en tirer quelque chose.
La galerie de personnages qui l'entourent n'est guère reluisante en effet : se dessinent déjà les archétypes
de l'homme moderne. Pas un pour relever l'autre, excepté la propriétaire de la pension, une veuve courageuse qui parvient à dépasser ses préjugés et une compréhensible aversion pour ce type
d'homme. Elle est cependant affublée d'un fils en pleine crise d'adolescence, ou d'identité, au choix, qui a pour Books un mélange de respect et de mépris. Je n'ai pas du tout aimé ce jeune
blanc-bec... Books lui, inspire plutôt la sympathie, malgré son "tableau de chasse", en comparaison des crétins et des médiocres que j'évoquais plus haut.
Evidemment, cette fine gachette aura à coeur de finir sa vie en beauté, sur un exploit. Avec lui s'éteint la
grande tradition des tireurs de l'Ouest américain. Un western qui tranche certainement par son originalité mais à la tonalité trop sombre pour moi. C'est sans doute que je n'avais pas réellement
envie d'assister au déclin d'un cow-boy, d'être témoin de ses derniers jours, préférant l'image du "poor lonesome cow-boy" qui s'éloigne dans le couchant. Ah, cliché, quand tu nous
tiens...
Traduction : Laura Derajinski